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Zéro Déchet Touraine

L'oublié du recyclage : le liège

Mise à la une – dimanche 28 juillet 2019

Bouchons de liège

Le recyclage c'est bien, le Zéro Déchet, c'est mieux. Mais dans tout ça, que faire des bouchons de liège ?

Plaaaap ! c’est le premier mot et le bruit (à peu près…) que fait une bouteille débouchonnée de son bouchon de liège.

Utilisé depuis l’Egypte antique pour boucher les bouteilles de vin, le liège est arrivé jusqu’à nous surtout sous forme de bouchon.

Selon Denis WORONOFF, auteur du livre Histoire de l’emballage du XVIIIe siècle à nos jours : « Le bouchon de liège s’est imposé pour la fermeture des vins au XVIIIe siècle. La fabrication de ces bouchons largement dépendant du liège espagnol et portugais, s’est concentrée dès la Restauration dans le Lot-et-Garonne. Le muselet de fer et la capsule d’étain apparaissent en 1881. Les capsules en fer à bord dentelés ou en aluminium apparaissent en 1906. ». L’essor du bouchon fut concomitant avec l’essor de l’industrie verrière pour le verre creux (bouteilles) et le flaconnage.

Aujourd’hui, il équipe plus de 70 % des bouteilles de vins vendues dans le monde. « L’ancien » résiste face aux capsules aluminium, aux bouchons en faux liège synthétique. Les Français l’apprécient, 9 français sur 10 préfèrent le liège. Il garde 90 % du marché.

Imperméable, compressible, naturel, aéré, renouvelable (l'écorce pour fabriquer les bouchons se renouvelant tous les 9 ans), léger, modelable, parfois fabriqué en France (il reste historiquement des chênes-lièges dans les Landes), le liège a beaucoup de qualités. Point noir : il n’est recyclé qu’à hauteur de 10 % en France.

La loi du 17 août 2015 prévoit que l’extension des consignes de tri doit être étendue à toute la France d’ici 2022 pour capter de nouveaux gisements (plastique souples, barquettes, pots, capsules…). Depuis la création des filières de responsabilité élargie des producteurs (REP), rien n’a été prévu pour le liège. Il est parfois collecté et vendu par des associations au profit d’organismes caritatifs, comme c’est le cas à Esvres-sur-Indre notamment avec l’association « Les p’tits bouchons ».

De son côté, la Région Nouvelle-Aquitaine va développer la filière de recyclage des bouchons avec l’association Echo-Mer de la Rochelle, pour les transformer en panneaux d'isolation phonique et thermique, en semelle, en panneaux d'affichage... Des usines de recyclage existent déjà dans la région (Armorim, Ovive…).

Cependant, selon la fédération française du liège, "il n'est pas possible de réutiliser les bouchons de liège car ils perdent une partie de leurs caractéristiques mécaniques (résilience / mémoire élastique) dès qu'ils sont utilisés et qu'ils passent du temps comprimés dans le goulot des bouteilles. Il faudrait les transformer en granulés de liège, nettoyer ce granulé pour obtenir la pauvreté en germes attendue et ajouter de nouveaux intrants chimiques pour compenser la perte de performances mécaniques. Actuellement, le guide de bonnes pratiques de notre filière (Code International des Pratiques Bouchonnières) n'autorise pas cette utilisation".

 

Le tout recyclage n’étant donc pas la meilleure solution, il serait préférable d’éviter quand cela est possible la production de bouchons de lièges, et de privilégier l'utilisation de bouteilles consignées dotées de bouchons mécaniques réutilisables.

(source: pixabay.com)

Rédaction par Hugo Meslard-Hayot, Juillet 2019. 

Vous voulez plus d'infos ici sur le liège et les bouchons ? C'est par ici !

Le Monde, 2018. Les bouchons n’ont (presque) plus de goût.

Fédération Française du Liège, Le liège & le chêne-liège.


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