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Zéro Déchet Touraine

La Répression En Marche

Mise à la une – mercredi 28 juillet 2021

L’actuel locataire de l’Elysée nous en a encore sorti une bien bonne ce 12 juillet : la quasi obligation de se faire injecter une substance active toujours en cours d’évaluation scientifique pour consommer des loisirs. Et si on prenait un peu de recul pour analyser ce qu’il se passe en ce moment, dans la patrie de Pasteur et de Pétain ?

Le Président Macron veut nous faire faire des passes. Mais sommes-nous prêts à tout pour de l'argent? Probablement pas!

Blagues à part, quand Mr Macron entend imposer une vaccination obligatoire à l'ensemble de la société française à travers son pass sanitaire, il y a, derrière une question de santé, un mépris de nos libertés et de nos droits particulièrement préoccupant de la part du chef de l'exécutif.

« Vos droits ne peuvent pas être les mêmes parce qu'ils supposent des devoirs »

Selon France Info, Mr Macron aurait fait cette réponse surprenante à un opposant au pass sanitaire, avant d’ajouter « la liberté de chacun dépend aussi du civisme de l'autre (…) c'est cela être une nation ». L'ensemble de cette déclaration est intéressant à plusieurs titres.

Tout d’abord, le lettré reconnaîtra là un détournement de la maxime de l’association internationale des travailleurs (1870), « Pas de droits sans devoirs », mais qui prenait soin d’ajouter aussitôt « pas de devoirs sans droits », ce qu'omet Mr Macron. Cette formule signifie que si l’exercice de nos droits est généralement dépendante de l’exécution concomitante de certains devoirs, on ne saurait légitimement imposer de nouveaux devoirs aux travailleurs sans leur accorder de nouveaux droits. Or le moment macronien que nous traversons se caractérise par une appétence singulière pour les dispositions coercitives, voire autoritaires, toujours à sens unique. Pas un jour ne se passe sans que le gouvernement annonce son intention de restreindre nos libertés individuelles (de circuler, de travailler, d’informer, de manifester, de se réunir, de danser…) et de créer de nouveaux délits. Quels droits nouveaux nous offre-t-on en contrepartie d’une obéissance servile aux injonctions gouvernementales ? Aucun !

La perspective d’un retour à une vie « normale », c’est-à-dire surconsommatrice de ressources et surproductrice de déchets, ne saurait constituer un horizon désirable ou un nouvel acquis social per se ! De plus on sait désormais que cette perspective est de toute façon utopique, puisque le gouvernement Castex a enclenché une terrible politique d'austérité, détaillée dans le programme de stabilité 2021-2027, envoyé en avril 2021 à la Commission européenne. Si ce programme était tenu, le poids des dépenses publiques dans le PIB passerait de 60.4% en 2021 à 53.1% du PIB en 2027 via une taille sévère dans les dépenses sociales. Mais ça, les grandes personnes ne vous en parleront qu'après les élections de 2022...

Mais Mr Macron va plus loin. On entend dans ses propos qu’il souhaite priver purement et simplement les opposants au pass sanitaire obligatoire de leurs droits, au motif que ceux-ci oseraient exercer leur libre-arbitre. Or, considérer que tous les citoyens ne disposent pas des mêmes droits, notamment suite à l’exercice pacifique de leurs droits à disposer d'eux-mêmes et à exprimer des opinions politiques ou philosophiques, s’appelle faire de la discrimination. Même si le Chef de l’Etat souhaite étendre le pass sanitaire à de nombreuses activités quotidiennes, il ne pourra pas le faire si cela entre en contradiction avec le respect des droits fondamentaux inscrit dans la Constitution. Sur ce point, l’avis du Conseil constitutionnel, que les groupes LR et centristes au sénat et LFI à l'assemblée nationale entendaient saisir en cas d’adoption d’une loi sur l’extension du pass sanitaire, était particulièrement attendu. Hélas, ce n'est qu'à la marge que le projet gouvernemental a été amendé suite à cette saisine. Gageons que les opposants au pass sanitaire sauront activer toutes les voies légales pour obtenir une jurisprudence en leur faveur lorsque débuteront les premiers contentieux inévitables et nombreux, liés notamment à des licenciements abusifs et autres entraves au droit du travail.

Enfin, Emmanuel Macron défend à travers cette phrase une vision très personnelle de la liberté. Il est fallacieux d'affirmer, comme il le fait, que "la liberté de chacun dépend aussi du civisme de l'autre". La liberté est un droit naturel et imprescriptible. Elle n'est pas dépendante du comportement d'autrui, contrairement à la propriété, qui bien qu'étant aussi considérée comme un droit naturel par la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1789, n'est qu'un faisceau de droits relatifs et partiels, ainsi que l'a brillament démontré récemment le philosophe Pierre Crétois (comme quoi, même la Constitution peut se tromper!). Le fait que l'exercice de notre liberté doit être nécessairement auto-limité afin qu'autrui puisse jouir du même droit ne signifie pas que notre liberté résulterait mécaniquement des conséquences des actes d'une tierce personne. Et heureusement! Imaginons que je souhaite manifester pacifiquement. Ma liberté de manifester doit s'exercer quel que soit le comportement d'autrui. Dans un état de droit, la police devrait garantir mon droit à manifester pacifiquement et en sécurité. C'est à elle de séparer le bon grain de l'ivraie et d'éloigner de la manifestation d'éventuels éléments perturbateurs. Au lieu de cela, on constate un recours quasi systématique aux punitions collectives et aux privations arbitraires de liberté par les forces de sécurité françaises à chaque manifestation hostile au pouvoir (voir à ce sujet l'excellent documentaire "Un pays qui se tient sage" de David Dufresne). A Paris, la Préfecture de Police s'est même fait une spécialité de déclencher des incidents pour pouvoir recourir à la force de manière disproportionnée, comme l'a démontré Mediapart en décembre 2020.

Faire nation, ce n'est pas non plus se contenter de reliquats de liberté au nom des états d'urgence sécuritaire et sanitaire ou de tous les autres prétextes qui se sont accumulés depuis 2017, comme nous y invite Mr Macron, mais partager une communauté de valeurs et ancrer son engagement dans une entité territoriale indépendante. A l'heure de la tropicalisation du monde, qui marque, selon Xavier Ricard Lanata, l'ajustement des sociétés occidentales aux exigences d'un capitalisme colonial qu'elles ne contrôlent plus, il est primordial de refuser toute injonction à se contenter de droits au rabais. Ce n'est pas une question d'être pour ou contre la vaccination. Pour ou contre une taxe exceptionnelle sur les bénéfices records de Pfizer et de Moderna. Pour ou contre l'expropriation des détenteurs de brevets sur des traitements et moyens de prévention contre la COVID-19. Ce n'est même pas la question d'être pour ou contre Mr Macron. C'est la question d'être pour ou contre la discrimination d'une partie de la population française par un gouvernement isolé et radicalisé, devenu incapable de dialoguer avec quiconque.

La désobéissance comme seul point de rupture encore possible avec une trajectoire fascisante

Quand un état s'arroge le privilège de disposer des corps de ses concitoyens, un dangereux processus de déshumanisation est enclenché. Les mesures discriminatoires et ségrégationnistes n'aboutissent pas toujours à des génocides, heureusement, mais elles y contribuent souvent. Ce n'est pas faire insulte aux victimes de ces génocides que de le rappeler. Il n'y a rien d'excessif ni d'indécent à considérer cette trajectoire comme mortifère et ceux qui prétendent le contraire en créant par exemple un odieux amalgame entre "anti-vax" et anti-sémites, ont probablement des intérêts personnels à créer de la division. Affirmer que nous veillons collectivement à ne pas laisser le brasier de la haine se raviver et nous dévorer de nouveau est un acte de respect et de courage à l'égard des victimes de tous les totalitarismes. S'élever contre une discrimination de plus, une de trop, c'est enfin se souvenir qu'en France, de multiples populations subissent aussi depuis des années des politiques attentatoires à leurs droits et à leur dignité. Cela doit cesser car ces inégalités tuent en masse.

Les français sont las du « quoi qu’il (vous) en coûte ». Nous avons le droit de vivre dans une société apaisée et équitable où les individus ne seraient ni dominés par un autre ni par l'État. Nous avons même le devoir moral d’en hâter l’avènement et de refuser de voir se mettre en place une société fracturée, en état de « guerre civile permanente », pour reprendre les mots de Christian Laval et de ses coauteurs. Nous aspirons à retrouver de la sérénité et du respect mutuel dans les rapports sociaux et un Etat de droit qui agirait à nouveau dans le sens de l'intérêt général.

La pandémie est une affaire sérieuse et le coronavirus une menace redoutable, surtout pour les plus fragiles. Mais il y a pire que de subir une pandémie: subir une pandémie sous le joug d'un Etat qui deviendrait totalitaire et malveillant.

En tant que Président de l'association Zéro Déchet Touraine, je me refuse donc à imposer à notre salarié et à nos bénévoles l’obligation de se faire vacciner ou de se faire tester pour exercer leurs activités. Nous devrons donc probablement renoncer à assurer certaines de nos prestations dans les semaines à venir si personne ne peut les remplacer. C'est une question de choix personnel, donc une question essentielle. C'est à chacun et à chacune, selon sa conscience, son état de santé, son mode de vie, son degré d'interaction avec des personnes à risque de déterminer s'il a besoin d'un vaccin ou pas. De plus, l'obligation de présenter un pass sanitaire pour tout et n'importe quoi créé un engorgement de l'ensemble du système de santé qui ne peut que nuire aux personnes réellement malades.

J'invite chacun à boycotter les lieux commerciaux et culturels qui exigeraient un pass sanitaire et encore plus ceux où le port du masque ne serait plus obligatoire, afin de faire pression sur le gouvernement pour qu'il revienne sur la Loi sanitaire et fasse enfin preuve d'un peu de bon sens. En attendant je vous invite à fréquenter les espaces encore libres, à créer des espaces de résistance à la répression et à soutenir nos petits commerçants et artisans, en respectant scrupuleusement les gestes barrières et en prenant soin de vous et de vos proches.

Sébastien Moreau

PS: si vous êtes arrivés jusque-là, je peux me permettre de vous proposer de signer la pétition d'ATTAC contre la Loi sanitaire et les régressions sociales à venir, ça devrait vous intéresser... Faites circuler...


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