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Zéro Déchet Touraine

20/09/2020 - Centre presse "Pionniers d'hier à demain : En vert et contre tout"

Revue de presse – dimanche 3 janvier 2021

Sébastien Moreau, Président de Zéro Déchet Touraine, s'engage à son échelle dans la transition écologique (© Photo archives NR)

Engagés pour l'environnement, plus de solidarité et des valeurs de partage, ils n'ont pas attendu le Covid-19 pour vouloir changer le monde. Et si l'avenir leur ressemblait ?

Retrouvez l'article original sur le site de Centre Presse.

Femmes et hommes de nos territoires, ils se sont engagés pour le monde de demain.
Femmes et hommes de nos territoires, ils se sont engagés pour le monde de demain.
(Photomontage)

Cloîtrés chez nous à manger les produits de la ferme du coin, à compter les dizaines de kilos de CO2 économisés sur nos déplacements domicile-travail, occupés à recycler nos objets dépassés, combien sommes-nous à avoir rêvé de ce fameux monde de demain ?

Au plus fort de la crise sanitaire, économistes, journalistes, militants de l'environnement, philosophes, nombreux sont ceux à avoir pris la parole pour esquisser un monde d'après porté par de nouveaux fondamentaux, pour aller vers plus de bio, de vert, d'économie sociale et solidaire… En réalité vers le naturel, qui reviendrait au galop.

Lanceurs d'alerte, aventuriers, agriculteurs

Et si ce monde d'après tant fantasmé était déjà en marche ? C'est un parti pris que La Nouvelle République a décidé de promouvoir en partant explorer son territoire. Qu'elles soient encore à l'état de germes ou de belles plantes ayant essaimé autour d'elles, les initiatives sont nombreuses en Indre-et-Loire, Loir-et-Cher, Indre, Vienne et Deux-Sèvres, les départements que nous couvrons. « Pionniers d'hier à demain », des femmes et hommes n'ont pas attendu la crise sanitaire pour s'engager.

Dans les Deux-Sèvres, lanceur d'alerte avant l'heure, l'ancien maire d'Ardin, Georges Castiel, a pris un arrêté anti-OGM dès 2001, bien avant que l'opinion publique ne s'inquiète des pesticides. Dans la Vienne, une petite bande d'artistes utopistes créait l'un des premiers « tiers-lieu », appelé aussi friche artistique, dans les années 1980. L'Indre, elle, est devenu un laboratoire scienti?que unique en France pour la procréation médicalement assistée d'espèces animales en danger.

Dans le Loir-et-Cher, armé d'une caméra, Xavier Gasselin est parti en croisade pour alerter sur les dangers de l'engrillagement en Sologne, réalisant un documentaire en 2010. Quant à Baptiste Dubanchet, à qui nous consacrerons le premier volet de notre série le 27 septembre, il a opté pour l'activisme, l'aventure et les dé?s, traversant l'Europe puis l'Atlantique sans acheter aucune nourriture. Son objectif : sensibiliser au gaspillage alimentaire, qui  représente chaque année 10 millions de tonnes parties à la poubelle en France.

Associations environnementales historiques, Scop heureuses qui n'ont pas attendu la décision d'un tribunal, agriculteurs biologiques engagés depuis trois décennies, scienti?ques - militants de la cause animale, etc., les exemples sont nombreux aux quatre coins de nos départements. Autant de preuves que le monde de demain se construit au quotidien, d'hier à demain.

"Faire confiance à l'intelligence collective"

Enseignant-chercheur à l'Université de Tours et Président de Zéro Déchet Touraine, Sébastien Moreau respire l'urgence climatique. Son courant de pensée? La collapsologie ou théorie de l'effondrement « qui nous invite à penser la fin d'un cycle, la fin de la civilisation thermo-industrielle ». Plongé « dans une profonde dépression » après la COP21 et les gilets jaunes, « faute d'effets », Sébastien Moreau a paradoxalement retrouvé l'espoir. « L'épidémie est arrivée à point nommé comme une répétition générale de l'effondrement. Cette crise permet de mettre enfin un terme au débat « faut-il ralentir l'économie? ». » Les solutions ? Il les a trouvées dans le communalisme et l'autogestion : «  Il faut faire confiance à l'intelligence collective ». Il cite les Jardinières masquées à Tours ou les tiny houses (petites maisons), comme solutions concrètes.
A son échelle, Sébastien Moreau installe des composteurs partagés (les Compostous). « Pas à pas, au coeur de nos villes, il y a mille et une façons de construire le monde d'après », assure l'écologiste convaincu. Le chercheur, lui, est inquiet : « Je commence à réfléchir au fait qu'il va falloir domestiquer une nouvelle espèce, car l'abeille à miel est condamnée. On devrait pouvoir assurer la pollinisation, mais le miel deviendra le caviar du 21e siècle. »

Laurence Texier


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